Bohm

David Bohm (1917-1992) est un physicien américain qui a contribué de manière significative au développement de la physique quantique et qui s’est également intéressé à la philosophie, à la conscience humaine et à la communication. Vers la fin de sa carrière, Bohm a développé une forme de dialogue de groupe visant à permettre aux membres de réfléchir ensemble à des questions polarisantes, et à le faire de manière à observer le processus de leurs pensées et questionner leurs biais, croyances, présupposés et réactions. Cette forme de dialogue constitue en quelque sorte une pratique contemplative collective; une manière d’observer l’expérience se déployer sur le vif, dans l’action de plus en plus utilisée en milieu organisationnel, scolaire et communautaire.

Au GRIPA, trois projets de recherche liés au dialogue de Bohm sont en cours. Le premier est piloté par Benjamin Chabot, étudiant au doctorat en psychologie à l’UQAM. Il est de nature collaborative et est mené en partenariat avec la professeure Marina Doucerain du département de psychologie de l’UQAM et des membres du collectif Diàlegs. Inspiré des travaux du sociologue allemand Hartmut Rosa, ce projet qualitatif vise notamment à explorer le phénomène de la résonance à l’intérieur du dialogue de Bohm. Il vise à mieux comprendre de quelle manière l’expérience de la résonance est vécue par les participant.e.s lors du dialogue, la manière dont elle se développe et les conditions qui la favorisent, de même que ce qu’elle est susceptible de révéler par rapport aux individus, au groupe et au processus dialogique.

Le second projet est financé par le FRQSC. Il est mené en partenariat avec le professeur Floris van Vugt du département de psychologie de l’Université de Montréal et Geoff Brown, fondateur de Studio 42. Il repose sur un essai randomisé contrôlé et vise à mieux comprendre ce que les participant.e.s retirent du dialogue de Bohm et en quoi ce dernier influence le climat de groupe et facilite l’exploration de thèmes sociétaux polarisants.

Le troisième projet, quant à lui, est coordonné par Céline Ozouf, étudiante au baccalauréat en psychologie à l’UQAM en collaboration avec la professeure Marina Doucerain. Les écrits publiés au cours des dernières années ont notamment permis de mettre en relief les difficultés que les gens rencontrent durant le dialogue de Bohm. Elles ont aussi permis de cerner des zones grises, soit des aspects du dialogue mal compris ou compris différemment par les gens. Des auteurs ont aussi émis des critiques quant à la nature et la forme du dialogue de Bohm, voire même des paradoxes dans les invitations formulées par Bohm. Dans cette étude qualitative, nous souhaitons discuter de ces difficultés, de ces paradoxes et de ces zones grises avec des gens qui pratiquent le dialogue de Bohm depuis plusieurs années. Nous ne cherchons pas à trouver des réponses à des questions précises, mais plutôt à enrichir notre compréhension de cette pratique et faire en sorte que celle-ci puisse être intégrée en milieu communautaire, éducatif ou organisationnel de manière cohérente avec les intentions de Bohm.